Êtes-vous enlisés dans votre zone de confort ? Nous savons comment en sortir
| Vendula KosíkováNe faites pas systématiquement confiance à tout ce que votre pensée vous suggère. L’une de ses missions est de vous protéger, de vous choyer dans le bien-être de votre zone de confort où vous ne courrez aucun danger. Soyez vigilants à ses tentatives de vous dissuader de faire quelque pas que ce soit vers l’inconnu, en dehors des sentiers battus, sortant de la routine quotidienne. Est-il possible de tromper cette partie protectrice de notre pensée ?
Théorie du cerveau triunique
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Cerveau reptilien (système nerveux autonome). La zone la plus ancienne de notre cerveau qui contrôle certaines fonctions corporelles et est responsable des instincts de survie (la fuite, l’attaque ou l’immobilisation). Elle n’est pas capable d’évaluer des situations complexes.
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Le cerveau mammalien (ou système limbique) est la zone du cerveau responsable des émotions et des sentiments, comme par exemple la peur, le plaisir ou la motivation. Il est intéressant de noter que cette partie du cerveau ne sait pas travailler avec la notion du temps. C’est la raison pour laquelle certaines situations traumatisantes peuvent nous influencer tout au long de la vie.
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Le néocortex est la zone la plus récente du cerveau qui permet aux gens de percevoir et d’interpréter consciemment le monde qui les entoure, elle contrôle les fonctions cognitives, telles que l’apprentissage, la prise de décision, la planification, la synthèse, etc.
Une manière de relier et mettre en harmonie les trois parties du cerveau est la respiration consciente qui est ainsi vecteur de l’équilibre émotionnel, améliore notre compétence décisionnelle et procure un bien-être général.
Ce qui nous retient
Ce qui nous retient le plus souvent sur nos lancées d’essayer des choses nouvelles et de changer nos habitudes, ce sont les zones les plus anciennes de notre cerveau (le cerveau reptilien et le cerveau mammifère) que nous sommes incapables de contrôler par la conscience.
Ces dernières pilotent non seulement les fonctions corporelles et les émotions mais aussi nos réactions de stress à un danger potentiel. Elles ont été ciselées durant des millions d’années, et sont capables de réagir à la vitesse d’un éclair. Du reste, c’est grâce à elles que l'espèce humaine est toujours là et que nous pouvons vivre nos vies.
Néanmoins, ces deux systèmes, reposant sur les expériences passées et évaluant les situations inconnues comme potentiellement dangereuses, freinent notre évolution. Ils préservent le bien-être de notre zone de confort où rien ne peut nous surprendre et où nous nous sentons sécurisés, en renforçant les sentiers battus et en nous confortant dans nos habitudes et nos convictions.
Cependant, si nous nous enlisons dans notre zone de confort trop longtemps, c’est l’esprit qui va commencer à souffrir ; la partie de nous-même qui désire évoluer, qui brûle de découvrir des choses nouvelles et qui veut réaliser ses idées et ses visions. Aussi, nous nous sentons frustrés, perdant énergie et joie de vivre.
Comment trouver le bon équilibre entre la sécurité et le désir d’évoluer et de changer ?
Reality check
Les études mettent en avant qu’environ quatre-vingt-dix pour cent de nos craintes ne sont que des suppositions qui ne se concrétiseront jamais.
Ce qu’il faut avant tout savoir, c’est que la peur et le stress sont très souvent seulement les produits de notre pensée reposant sur les expériences passées et non sur un danger réel. Si nous apprenons à reconnaitre les moments où notre cerveau reptilien ou mammalien « sonnent l’alarme » pour rien, la peur et les hésitations seront plus faciles à surmonter et nous pourrons plus aisément nous diriger vers nos rêves et nos résolutions. La méditation, le recul et les exercices de respiration nous aideront à voir plus clair dans nos têtes.
Du calme, Bruno !
La coach Rupda préconise de donner un nom à cette partie « protectrice » de notre cerveau. Elle-même l’appelle « Bruno » et communique avec comme si c’était un être réel ou un petit enfant qui a besoin d'être rassuré que tout ira bien. « Parfois, j’envoie Bruno se balader sur la lune, son véritable domicile, quand par exemple il essaie de me faire croire que je ne suis pas capable de faire ce que je m'apprête à faire, que je n’en ai pas les capacités et qu’il serait plus judicieux d’attendre le lendemain ou que mon action n’a aucun sens etc. Avez-vous cela aussi ? »
Agissez avant d’arriver à cinq
Mel Robbins, coach américaine et autrice du livre The 5 Second Rule (La règle des 5 secondes) préconise d’agir en moins de 5 secondes - c’est à dire avant que la partie protectrice de la pensée ne se déclenche et ne rejette l’idée de ce que vous souhaitez faire.
Si par exemple vous réglez votre réveil pour vous lever une demie heure plus tôt le matin pour faire de la gym avant de partir travailler, il faut vous lever en moins de cinq secondes. Avant que votre pensée et vos instincts ne vous en dissuadent.
Si vous bougez dans les cinq secondes, l’activité physique sera de votre côté, elle est capable d’agir sur notre pensée et notre bien-être (c’était le sujet d’un de nos articles précédents). Au lieu de boycotter l’activité, la pensée va s’adapter et vous avez alors presque gagné. Presque.
Sang, sueur, larmes
Évidemment, tout changement de comportement demande un effort accru. Comme s’il fallait franchir une porte blindée robuste qu’il faut d’abord pousser un bon coup pour se frayer un passage.
Dans ces moments souvent difficiles et pleins d’hésitations, le neuroscientifique Andrew Huberman, conseille de se féliciter de l’effort, de se dire, ça va, je suis sur le bon chemin, tout va bien.
« Cette auto félicitation interne est plus puissante qu’une récompense externe sous forme de reconnaissance des autres, de quelque chose à manger, d’argent etc. C’est une source de carburant durable qui nous donnera la force de continuer dans les moments de frustration. » explique Andrew Huberman qui, dans son laboratoire, étudie l'influence de l’état d’esprit sur la production de la dopamine.
L’humeur suit l’action
Beaucoup parmi nous reportent l’action au moment où ils en auront envie et l’énergie nécessaire. Ils essaient de penser de manière positive, parce qu’ils sont persuadés que le changement va suivre.
Cependant, dans ses études, Andrew Huberman, est arrivé à une conclusion similaire à celle de Mel Robbins, à savoir que la bonne humeur, l’énergie et la pensée positive n’arrivent qu’une fois qu’on a entrepris d’agir et d’avancer pas à pas vers un objectif souvent fort éloigné. N’attendez pas d’avoir atteint l’objectif final pour vous féliciter, fêtez le progrès de chaque étape.
En effet, c’est tout le contraire de ce que nous avons tendance à croire. En changeant notre comportement, nos pensées vont changer ainsi que nos sentiments et nos perceptions.
Alors si vous avez le projet de commencer à apprendre une nouvelle langue, à faire du sport ou de vous adresser à quelqu’un qui vous plait, vous savez ce qu’il faut faire : 5, 4, 3, 2, 1 GO !
Faites ce que vous aimez faire.
Souvent on a tendance à dire que la joie de vivre viendra si nous faisons avant tout ce qui nous plait. Et c’est vrai. Le taux de motivation est important. La porte à ouvrir n’est pas si lourde que cela. Si vous cherchez une activité qui vous plairait, essayez la trottinette. Elle apporte la joie de vivre non seulement aux enfants, mais aux adultes aussi.